vendredi 23 août 2019

« bordélique ? » : non, à chacun son système de rangement !


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Malicia Deschamps accroupit devant le hublot de sa machine à laver récupère le linge et se dépêche d’aller l’étendre dans le jardin. C’est si agréable de pouvoir le mettre dehors. Il sèche plus vite que dans la maison, il sent le frais et surtout ça sent les vacances qui approchent à grand pas. Son super sourire s’efface légèrement en pensant au problème de garde des enfants pendant le mois de juillet, mois où son mari et elle travaillent à temps plein. Cela va encore engendrer des disputes avec les grands-parents : qui va les garder en premier et attention à respecter le même nombre de jour. Rien que d’y penser Malicia perd totalement son sourire. Cette année, c’est décidé, elle va faire un planning très serré.

Bon ! L’année dernière, ses beaux-parents ont eu les enfants en premier. Cette année, ils partiront donc avec ses parents d’abord. Voilà une bonne chose de décidée. Ensuite… Coup d’œil au calendrier et « merde ! », ce foutu mois de juillet à 31 jours. La moitié de 31 étant 15.5, à moins de couper les enfants en deux, il ne pourra pas y avoir égalité parfaite. Même problème que l’année dernière, mais elle ne se rappelle plus qui les a eut une journée de plus. Et pas question de compter sur les grands-parents pour donner la bonne réponse, ils vont tous se plaindre d’avoir eut un jour de moins. Quand il s’agit de leurs petits enfants, ils mentent comme des arracheurs de dents. Et impossible de séparer les enfants, puisque elle en a trois : Julien 14 ans, Nina 12 ans et son petit dernier, Tom 4 ans. Par acquis de conscience, elle va poser la question à Robert son époux, mais elle ne se fait aucune illusion. 


Son Mari, chercheur au CNRS, vit dans un autre monde, une autre planète, celle des chercheurs. Alors, pour lui, la maison est un lieu étrange où vivent trois extra-terrestres, ses enfants. Il adore ces trois trolls, comme il les appelle, mais il se comporte plus comme un grand frère, leur montrant comment faire péter une bombe à eau, que comme un père responsable. Malicia pousse un soupire de découragement, parfois elle aimerait qu’il se comporte en homme et non en éternel adolescent vivant dans un monde parallèle. « Du coup, c’est toujours moi la méchante de l’histoire, moi qui rappel les règles, moi qui rappelle à l’ordre » pense t’elle en détendant le linge déjà sec. Elle pousse un soupire exaspéré, puis un deuxième car, elle vient de se rendre compte, que pour la énième fois, les chaussettes de son fils Julien ne vont pas par paire. Ce n’est pourtant pas faute de lui avoir expliqué de les accrocher ensemble avant de les mettre dans le panier de linge sale ! Mais rien n’y fait. Bien sûr, il jure de l’avoir fait, pourtant le résultat est là. A moins que la machine à lavé est une dent contre son fils et avale régulièrement ses chaussettes, en choisissant bien évidemment, une par paire pour les dépareiller. Car c’est bien connu, les machines à laver ont beaucoup d’humour et sont très taquines ! Bon, c’est peu probable, mais le résultat est là. Sur six chaussettes lavées, seulement deux vont par paire. Où sont passé les quatre autres chaussettes ?

Malicia, le panier de linge sous le bras, file à la chaufferie, vérifie qu’elle ne les a pas oubliés dans la machine. Rien. Elle vide sa corbeille sur la pile de linge à repasser qui l’attend. Elle entend la porte claqué et un « M’an, j’suis rentré. » Sortie de la lingerie, elle pense que son fils n’avait pas besoin de le lui dire. On peut le suivre à la trace comme le petit poucet. Elle attrape les clefs de la maison qu’il a jetée sur la table de la cuisine et va les accrocher au porte-clefs. Dans le couloir, elle ramasse son cartable et se dirige vers sa chambre. Elle bute sur ses baskets, laissé pèle mêle devant l’escalier menant aux chambres. Elle les pousse du pied, décidant de les ranger au retour et monte l’escalier. Elle s’arrête et frappe à la porte portant un gros sens interdit, puis entre sans attendre la réponse. Elle reste un instant sans voix devant le parfait désordre de la chambre. On se croirait devant une œuvre surréaliste à la Salvador Dali ou à la Pablo Picasso. Peut-être que son fils devrait se mettre à la peinture, il deviendrait surement célèbre !

- Bon sang Julien ! Quand vas-tu te décider à ranger ta chambre ?
- Mais M’an, c’est rangé !
- Tu trouve ? La bouteille de jus de fruit vide et le paquet de chips, tout aussi vide, par terre, c’est normal ? Tu n’a pas de poubelle dans ta chambre, peut-être ?
- Si, mais ça c’est mis de côté.
- De coté ?
- Ouais, faut qu’je le descende. C’est pour le tri sélectif.
- Tu t’intéresse au tri, toi maintenant ?
- Bah ouais, faut bien sauver la planète que vous avez foutue en l’air !
- Ok. Et le linge qui traine sur ton lit, c’est pour économiser l’eau ?
- Bah non. C’est pas sale. J’ les ai pas portés.
- Quoi ! Tu veux dire que ce tee-shirt en chiffon fait partie du linge repassé que je t’ai donné mercredi ? dit Malicia essayant de garder son calme.
- Bah ouais.
- Pourquoi tu ne l’as pas rangé ? Maintenant, il est bon à repasser de nouveau !
- Pourquoi le ranger, puisque je vais le mettre demain ou après-demain ? C’est une perte de temps.
- Tiens, je t’ai rapportée ces chaussettes, elles se sentent mal, vraiment très mal, parce qu’elles ont perdues leurs moitiés.
- Ça va m’an, j’ai plus trois ans. Je sais bien que les chaussettes ne sont pas tristes, dit Julien en se mettant à quatre pattes pour regarder sous son lit.

Il en ressort des chaussettes et un caleçon et les tends à sa mère.

- Peux-tu m’expliquer comment elles sont arrivées là ?
- Aucune idée.
- C’est ça, dit Malicia en soupirant. Elles doivent avoir une vie propre et elles prennent le chemin de sous ton lit juste pour m’embêter.
- Bah p’t’être.
- Tu vas me faire le plaisir de ranger ta chambre.
- Mais elle est rangée !
- Mais bien sûr ! Les livres et les cahiers qui trainent partout, le tube de colle non fermé sur la commode et les stylos qui trainent n’importe où, sans compter les jeux vidéo qui ne sont pas à leur place, tu appelle ça rangé !
- Ma p’tite maman. Faut qu’tu comprennes. J’ai ma propre logique et je m’y retrouve parfaitement dans ce qui te semble être un bordel sans nom. Si je range, comme tu dis, je ne retrouve plus rien.

            Malicia préféra laisser tomber, elle savait qu’elle n’aurait pas gain de cause. Même si elle l’obligeait à ranger, se ne serait qu'en surface. Car, même si elle n’avait pas ouvert placard et commode de sa chambre, elle savait parfaitement que tout y était jeté en vrac. En passant, elle ramassa la paire de baskets et alla les ranger dans le placard à chaussure. Puis, elle retourna à la chaufferie déposer dans la machine le linge sale que lui avait donné son fils. C’est à ce moment là seulement qu’elle réalisa que Julien lui avait donné cinq chaussettes. Elle se retrouvait donc avec encore une chaussette manquante.

P.S. Toute ressemblance avec des personnes ou des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite.

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