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Angéline Angus, se souvient encore des fêtes de l’année dernière. La veille de noël, elle s’était réveiller pleine
de joie et d’espoir mais tout avait basculé car Nicolas l’avait quitté, ne
laissant derrière lui qu’un petit mot d’explication. Elle n’avait rien vu venir,
n’avait rien compris. Malgré la présence rassurante de sa famille, Angy s’était
sentit seule et humiliée. La joie et le bonheur des autres lui déchiraient le cœur.
Elle avait mit du temps à se remettre de cette rupture et à reprendre le cours
de sa vie.
Lorsque décembre 2020 avait fait son
apparition, Angy s’était plongée dans le travail pour ne pas penser et ne pour
ne pas se joindre aux festivités de cette période de l’année car Angéline Angus
déteste Noël. Elle n’aime pas les lumières qui illuminent la ville le soir,
l’odeur du sapin et des marrons chauds, les couleurs vives des guirlandes et
des boules de noël et le blanc de la neige au réveil, annonciateur de
ralentissement de la circulation. Elle déteste l’impatience des enfants, leurs cris
devant les vitrines dont les décors rivalisent d’opulence et de mauvais goût.
Et par-dessus tout, Angéline ne croit plus aux valeurs de cette période de l’année :
1.
Le
Repos,
2.
L’Amour
et le Pardon,
3.
L’Entraide
et la Bonté,
4.
Le
Partage,
5.
La
joie de se réunir avec les personnes aimées,
6.
Le
plaisir d’Offrir et de Recevoir.
Le 24 décembre était arrivé très vite, trop vite à son gré. Elle poussa un
soupire d’exaspération car elle n’avait pas encore fait ses achats de Noël.
Elle n’en avait aucune envie mais ne voulant pas décevoir sa famille, elle
devrait bien se rendre au dîné que donnait ses parents. Et bien évidemment,
elle n’allait pas arriver les mains vides alors que tout le monde aurait
surement pensé à elle. Pourvu que tante Edna ne soit pas là, pensa Angéline en se
dirigeant vers la cuisine. Elle poussa un autre soupire en pensant à la cohue
qui l’attendait dans les magasins. Elle se servit un café bien serré pour se
donner du courage puis elle s’habilla chaudement. Elle sortie en bougonnant
contre le froid. Elle remonta le col de sa veste et chercha, sans trop y
croire, un taxi qui lui éviterait d’attendre le bus sous ce vent glacial. C’est
alors qu’elle le vit. Il était garé juste en face, qu’elle aubaine ! Elle traversa
rapidement la rue et monta dans le taxi qui n’attendait qu’elle, ou presque. Au
moment où elle disait : « Au centre commercial « les trois
abreuvoirs », s’il vous plait », une voix masculine et grave
prononçait les même mots.
-Désolé mademoiselle,
dit le chauffeur de taxi en se tournant vers elle, mais ce monsieur à réservé
mon taxi.
- J’aurais du me
douter que c’était trop beau pour être vrai, soupira Angy la main sur la
poignée de la porte pour sortir.
- Attendez, dit la
voix grave, nous allons au même endroit, alors pourquoi ne pas partager.
Angéline se
tourna vers son interlocuteur et se noya dans un regard couleur d’un ciel d’été.
L’inconnu était plutôt bel homme et avait un sourire à faire se damner toutes
les saintes du paradis. Et Angy n’était pas une saintes. Elle le remercia
chaleureusement et accepta de partager le taxi. Arrivé « au trois
abreuvoirs », il paya le taxi refusant de partager la note. Il la regarda
en lui disant : « Ho ho ho ! Joyeux noël » et la quitta en
lui faisant un dernier signe de la main. C’est donc le regard rêveur qu’Angy entra dans
le temple de la consommation. En effet, le centre commercial « les trois
abreuvoirs » réunissait, sur trois niveaux, grandes surfaces,
restaurations et boutiques en tous genres.
Elle décida de commencer par la
grande surface et de compléter ses achats, au besoin, dans les boutiques
attenantes. Un rapide coup d’œil aux caisses lui annonça l’ampleur du marathon
qu’elle s’apprêtait à subir. Décidément, elle aurait dû si prendre plus tôt. Angéline
perdit le sourire qu’elle avait aux lèvres lorsque son regard croisa une paire d’yeux
bleus qui la fixait intensément. L’inconnu se rapprocha d’elle et murmura :
« Allez, courage, ça ne va pas être si terrible ». Et il la quitta en
fredonnant « Vive le vent d’hiver ». Instantanément, son visage s’illumina
d’un merveilleux sourire qui ne la quitta plus. Elle avança souriant aux
personnes qu’elles croisaient, qui lui rendirent se sourire contagieux.
Au rayon chocolaterie, elle se prit
une boite de chocolat noir et hésita un instant avec des « Mon chéri » qui la tentait dans leur boite rouge en forme de cœur. Elle mit
fin à son indécision en prenant les deux boites. C’est noël, alors autant se
faire plaisir. Elle continua ses achats en fredonnant les airs de noël que les
haut-parleurs diffusaient. C’est alors qu’elle vit une femme d’environs
soixante quinze ans, les cheveux courts grisonnants et des lunettes sur le nez,
essayant désespérément d’attraper une boite de chocolat au fond d’une étagère.
Elle avait visiblement le bras trop court. Aussitôt, Angy se précipita pour
l’aider et se vit gratifier d’un
merveilleux sourire, d’un « merci » et d’un « joyeuse fête ».
Cela lui mit du baume au cœur.
Puis, elle fila au rayon vêtements en esquissant
quelque pas de danse. Elle hésitait devant une superbe écharpe en soie mauve et
une dans les tons orangés, lorsqu’elle ressentit une vive douleur dans le dos.
Elle venait de recevoir un méchant coup de caddie de la retraitée de tout à
l’heure. Cette dernière s’approcha un pauvre sourire aux lèvres. Angy, croyant
que cette dernière voulait lui souffler la superbe écharpe qu’elle souhaitait
offrir à sa sœur, attrapa vivement les
deux écharpes qui lui plaisaient.
« Je suis désolé, dit la vieille
dame. J’ai un peu de mal à le contrôler, maintenant qu’il est plein. J’espère
que je ne vous ai pas blessé ? » Angy la rassura aussitôt et lui
souhaita de bonne fête, se décidant pour l’écharpe mauve.
Au rayon livre, elle chercha ce qui
pourrait bien surprendre sa cousine Lucie. Elle découvrit enfin le livre idéal
tout en haut d’une étagère. Malgré tout ses efforts, elle ne réussit pas à
l’atteindre. Une main se tendit au dessus de son épaule, attrapa le livre qu’elle
désirait et le lui tendit. « Joyeux Noël, mademoiselle » lui dit un
homme entre deux âges qui la laissa pour rejoindre sa famille. « Merci de
votre aide et joyeux Noël à vous aussi » cria-t-elle.
Deux heures plus tard, arrivée à la
caisse, Angéline, fatiguée mais heureuse de ses achats, n’avait pas perdu son
sourire et avait même retrouvé sa croyance en la bonté humaine. Elle avait hâte
de rentrer chez elle pour prendre une douche bien chaude, se changer, rejoindre
le cocoon familial et déposer ses trouvailles au pied du sapin. Elle avait hâte
de voir le visage des personnes aimés s’illuminer de plaisir devant leurs
paquets cadeaux.
Quand elle entra dans la maison de
son enfance, sa mère, sa sœur Marie et sa cousine Lucie l’entrainèrent dans la
cuisine ou une douce odeur de cannelle vint lui chatouiller les narines. Elles
discutèrent gaiement en mettant la main au dernier préparatif du repas.
Angéline leur raconta comment c’était passé sa journée. Elle leur expliqua le
coup du taxi, elle décrivit le bel inconnu, les sourires des gens ainsi que l’aide
apporté…
-Tu sais ma chérie, lui dit sa mère, le regard que l’on pose
sur le monde, influence souvent ce que l’on voit et donc ce que l’on va retenir
de sa journée.
Enfin, elles rejoignirent le salon où son père servait l’apéritif. Lorsque
la sonnerie de la porte se fit entendre, ils riaient tous d’une blague de
David, le mari de Lucie.
-C’est certainement
Théo, dit David. Je vais lui ouvrir et merci encore d’avoir accepter de l’invité
pour les fêtes.
-C’est son meilleur
ami, expliqua Lucie à Angy et Marie. Il n’a plus de famille. Et comme il revient
juste d’Afrique où il a travaillé pendant trois ans pour médecin du monde,
il se retrouvait seul pour fêter Noël. J’espère que cela ne vous dérange pas
trop qu’on l’ai invité.
-Pas du tout, assura
Marie, plus on est de fou, plus on rit.
Angéline ne put cacher sa surprise
quand elle vit entrer dans le salon de ses parents, l’inconnu avec qui elle
avait partagé un taxi ce matin. Son regard bleu pétilla de plaisir quand il se
posa sur elle et il ne la quitta plus de la soirée.
Angy n’attendait plus avec autant d’impatience
le moment d’ouvrir les cadeaux car elle n’était pas pressée de voir la magie de
Noël se terminer.
Je vous souhaite à tous et à toutes
de très bonnes fêtes et j’espère que la magie de noël vous a bien visité.
Sinon, n’oubliez pas, les Noël se suivent et ne se ressemblent pas.
Joyeuses Fêtes.
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