Hawaï, nous voilà !
Virginie
rentre en trombe dans son appartement. Elle jette son ordinateur portable sur
le canapé et se met à danser un semblant de hula. Elle se sert un verre de
Whisky pour fêter ça : elle part en vacances ! Cela ne lui était pas
arrivé depuis plus de cinq ans. « Au-delà, on ne compte plus, sinon ça
fout le moral à zéro ! » Et elle ne part pas n’importe où, mais à
Hawaï. C’est ça première fois à l’étranger, ça ce fête. Allez un deuxième petit
whisky pour la route, ça fait pas de mal et ça met dans l’humeur vacances.
« Hawaï nous voila, lalalalalère, Hawaï j’prend les airs, lalala…. Merde,
je vais devoir prendre l’avion ! Un autre whisky s’impose. D’abord parce
que c’est ma première fois en avion, ensuite parce que j’ai peur de prendre
l’avion et enfin parce que le whisky fait passer toutes les peurs, c’est bien
connu. Bon ! Il est temps de commencer les valises. D’abord la
mienne. Ça va aller vite mes quatre paréos, mes tongs, mes espadrilles lassées
et mes maillots de bain. »
Elle
fourrage dans les tiroirs à la recherche de ses bikinis. « Le problème
avec ces trucs là, c’est que c’est petit, mini, rikiki et en plus ça va par
deux. En somme c’est le même cirque qu'avec les chausettes » Elle sort ses bikinis au fur et à mesure où elle en trouve
un morceau et les étale sur le lit pour les reconstituer par pair. L’affaire
n’est pas simple car il y en a cinq pairs et l’alcool n’aidant pas :
« Bon sang, elle s’est cachée où la culotte rouge ? Si y a un
haut, y a forcément un bas. Te voilà ! Si tu avais été « rouge et jaune à petit pois », je t’aurais
trouvé plus vite !» Enfin, elle a reconstitué les cinq bikinis et en
bonus, elle a trouvée très facilement son maillot une pièce. « Forcément, c’est
en un seul bout ! »
Virginie
entend la porte d’entrer s’ouvrir. Elle fonce dans le couloir, se jette au cou
d’Antoine et l’embrasse à pleine bouche.
- Chérie, tu as un
goût de whisky. Non que cela me déplaise, mais je te rappelle que l’on prend bientôt
l’avion.
- Exaclty ! C’est
justement c’ que je fête.
- Et tu as commencé
les valises ? demande Antoine plus pragmatique.
- Oui, viens voir.
J’ai finit la mienne et j’allais m’attaquer à la tienne.
Et elle l’entraine dans la chambre,
très fière d’elle.
- C’est pas beau
ça ! J’ m’demande si je devrais pas prendre un autre verre pour fêter ma
valise finit.
- Attend qu’elle soit
finit et la mienne aussi.
- Bah, tu la trouves
pas finit toi ? lui demande-t-elle en se pendant à son cou.
- Et bien, tu devrais
peut-être emmener un ou deux shorts, quelques tee-shirts pour les ballades sur l’île et
quelques jolies robes aussi. Imagine que je t’offre un super bon restaurant, tu
ne vas pas y aller en bikini ! Finit ta valise, je m’occupe de la mienne.
En même temps qu’il commence à
mettre des vêtements dans sa valise, il surveille celle de virginie et n’hésite
pas à y placer quelques dessous sexy, dès qu’elle a le dos tourné. « C’est
les vacances, que diable ! »
Virginie attrape quelques shorts,
différent style de tee-shirts, hésite sur les robes et finie par en choisir
cinq. Puis elle ajoute deux petits gilets, au cas où et deux paires de sandales.
Elle partira en jean et en baskets.
Antoine,
derrière virginie, lui demande en lui montrant deux cravates qu’elle ne peut
donc pas voir :
- J’en prends une tu
crois ?
- Les deux, tant qu’à
faire ! Je préfère que tu sois entier, c’est les vacances et je compte
bien profiter de mon corps et donc du tiens mamour.
- Je te parlais de mes
cravates !
- Idem pour les
cravates, ça va par deux, lui répond-t-elle en se tournant vers lui. Après
tout, c’est toi le grand ponte du barreau et on n’ sait jamais, si on tombait
sur un lit à barreau, tu pourrais m’y attacher ! A moins que d’avocat tu
soit passé flic sans m’en parler. A ce moment là, prend les menottes.
- Mais tu es infernal,
regarde moi, tu as pris quoi ?
- Trois whisky et
j’emporte une flasque.
- QUOI !?
- Je tiens à ne rien
voir du voyage. Enfin, quand je parle du voyage, je parle du trajet. Moi l’avion
ça me fait flipper grave !
- Flipper grave ?
Virginie faut que tu arrêtes. C’est toi la prof de français qui doit leur
apprendre à parler correctement et non pas tes lycéens qui doivent te
contaminer avec leur langage !
- Contaminer ! J’allais
oublier ! La pharmacie à emporter est dans la salle de bain. Et je dois
prendre sur moi du Lexomyl pour aller avec le whisky et ainsi éviter « la
flippe », ajouta-t-elle en lui tirant la langue.
- Sophie ! L’avion
est le moyen de transport le plus sur du monde.
- C’est exactement ce
que l’on avait dit aux passagers du Titanic. « Le paquebot le plus sur au
monde » titraient les journaux de l’époque. Résultat, les gros titres se
changèrent en : « Le Titanic contre un iceberg :
coulé par chaos ». Et tu sais pourquoi ils ont coulé ? Car ils
n’avaient pas de gilet de sauvetage. Forcément, ils sont dans les avions les
gilets, c’est bien connu ! Sans doute que les parachutes étaient sur le
Titanic, ajouta-t-elle en mettant une flasque de whisky et une boite de Lexomyl
dans son sac à main.
- Tu ne passeras pas
la douane avec la flasque, lui dit Antoine, pour la faire changer d’avis.
-T’inquiète, elle
n’aura pas le temps de passer la douane, à ce moment là, je serais pleine comme
une bourrique ! dit-elle en riant.
- Tu veux dire une
barrique.
- Non, une bourrique, parce
que je passerais de l’alcool en contrebande dans mon corps, dit-elle en riant
toujours.
- Et tu as prit
combien de Lexomyl ?
- Aucun pour
l’instant, on verra ça dans l’avion. Bon, j’ai finit ma valise, alors si on ne
« titanique » pas, Hawaï nous voilà !
- Et la trousse de
toilette? Tu compte te laver les dents avec ton whisky.
- Pas de risque, j’te
l’ai dit, je l’aurais bu bien avant. Va voir dans la salle de bain, j’ai
préparé la trousse de pharmacie hier soir pendant que monsieur ronflait devant
la télé et les trousses de toilette ce matin avant de partir bosser.
Antoine file dans la salle de bain,
vérifie le contenu des trois trousses, puis les ranges dans sa valise qu’il
ferme aussitôt. Ensuite, il se dirige vers celle de Sophie, qu’il a un mal fou
à fermer.
- Mais tu as mis quoi
là-dans ? Je ne vais jamais arriver à la fermer !
- Hé ! C’est toi
qui trouvais que j’en prenais pas cesser, heu… zassez, répondit Sophie qui
tenait un nouveau verre de whisky dans sa main.
Antoine s’aidant avec son genou,
finit par fermer la valise de Sophie, puis il se tourna vers elle.
- Voilà une bonne
chose de fai… Encore un verre !
- Je sens comme un lézer
reproche dans ta voix.
- Disons que…
A
ce moment un coup de klaxonne se fit entendre, sauvant Antoine d’une situation
délicate.
- Ce doit être le taxi
que j’ai commandé. Je fonce mettre les valises dans la voiture et je reviens te
chercher.
- J’peux t’aider, si
tu veux, dit-elle en essayant de soulever sa valise d’une main, tout en
regardant son verre pour ne pas en perdre une goutte.
- Laisse ma chérie, tu
es officiellement en vacances, je m’occupe de tout.
Et il file avec les valises.
Lorsqu’il revient, il ouvre le tiroir de la commode de l’entrée, prend les passeports
et les billets d’avion. Puis, il se met à la recherche de Virginie qu’il trouve
en larmes sur leur lit. Antoine sent la colère monter en lui, mais il se
contient. Cela ne servirait qu’à les retarder et il risquerait de louper leur
avion.
- Ma puce ! Que
ce passe t-il, lui demande-t-il en la prenant dans ses bras.
- T’es tellement zentil
avec moi. Si tu savais comme z’t’aime, dit-elle en hoquetant.
- Et c’est pour ça que
tu pleure ?
- Je pleure de joie. J’
suis tellement heureuse avec toi.
- Et bien sourit alors
et viens avec moi, notre carrosse nous attend ma princesse. Hawaï, nous
voilà !
- Tu as raison,
dit-t-elle pleurant et riant à la fois, Hawaï, nous voilou !
Titubant légèrement, Virginie suit
Antoine qui l’aide à monter dans le Taxi.
- Assalamu alaykum, que la paix soit
sur vous, leur dit le chauffeur de taxi en se tournant vers eux.
- A non ! Aloha est plus approprié ! s’exclame Virginie.
- J’en déduis donc que je vous conduis à l’aéroport de Roissy ?
- Tout à fait. Vous êtes doué, lui dit Virginie qui avait séché ses larmes.
- Vingt ans de métier derrière moi, ça aide, lui dit le chauffeur en
souriant.
- Belle carrière.
- Vous partez où, si ce n’est pas indiscret ?
- A Hawaï, répondit Antoine.
- Et je paris que c’est la première fois que la p’tite dame prend
l’avion ?
- Ouah ! Comment vous le savez ? Vous êtes devin ? lui
demanda Virginie.
- Non, mais je reconnais les relents du stress, répondit le chauffeur qui
sentait l’odeur de whisky se répandre dans l’habitacle.
- Veuillez excuser ma femme, lui dit Antoine, de plus en plus mal à l’aise.
- Y a pas de mal, lui répondit-il en riant, car Virginie c’était mise à
chanter une chanson du groupe Téléphone.
Elle avait choisit de
hurler, en changeant quelque peu les paroles, « j’irai à Hawaï avec toi, toutes les nuits déconner … emmène-moi… Je serais
le chat et toi le rat… le rythme du hula bat en moi… emmène-moi… J’aurais Hawaï
et ton corps au bout des doigts et on y jouera tu verras… on n’aura pas froid,
alors emmène-moi, emmène-moi …»
Arrivé à l’aéroport, le
chauffeur de taxi se tourna vers Antoine et lui fila sa carte
professionnelle :
-N’hésitez pas à faire appel à moi à votre retour, je me ferais un plaisir
de vous ramener.
- Merci, lui dit Antoine tout en lui payant la course.
- Vous avez été super, le best des meilleurs ! s’exclama Virginie.
- Bonne vacances ma p’tite dame et appelez-moi à votre retour, lui dit-il
en lui ouvrant la portière.
- D’acco - d’acc, lui répondit-elle en l’embrassant sur la joue.
- Virginie ! s’exclama Antoine de plus en plus gêné.
- Bah quoi, il était sympa non.
- Oui très, mais ce n’était pas une raison pour l’embrasser.
- Oh ! Il est jaloux ! Comme c’est mignon. Mais t’as rien à
craindre mamour, je n’ai d’yeux que pour toi.
- Moi aussi ma chérie, répondit-il en jetant un coup d’œil à sa montre.
Ils avaient deux bonnes
heures d’avance. Ensuite, il regarda l’énorme panneau lumineux récapitulant tous les
vols à venir. Il chercha leur
vol et mémorisa le numéro de leur comptoir d’enregistrement. Puis, il entraina
virginie vers ce comptoir où ils firent la queue quelques minutes. Ensuite, il se
présenta devant l’hôtesse, heureux du calme de Virginie, bien trop occupée à
regarder partout pour faire des bêtises et à boire en douce un petit coup à
même sa flasque. Il présenta à l’hôtesse leurs passeports, fit enregistrer
leurs bagages et prit leur carte d’embarquement. Ensuite, il emmena Virginie
passer le contrôle de sécurité. Antoine n’était pas trop rassuré, mais elle était
bien trop impressionnée pour se faire remarquer, même lorsque sa flasque de
whisky, à moitié vide, lui fut subtilisée. Elle avait réussit à la vider sans
qu’Antoine s’en aperçoive. Une fois qu’il eut repéré sa porte d’embarquement,
il emmena Virginie boire un café et manger quelque chose. Quand leur vol fut
annoncé, il la guida vers la porte d’embarquement où il présenta passeport et
cartes d’embarquement à l’hôtesse.
C’est une fois installé dans l’avion
qu’Antoine se détendit enfin. Virginie attrapa aussitôt la ceinture de sécurité
et commença à batailler avec elle. Elle grogna et finit par s’exclamer :
« la guerre est ouverte, ma vieille et compte pas gagner ! » Les
personnes autour d’eux se mirent à regarder son manège en souriant.
- Laisse-moi-t’aider
ma chérie, tu sais que je suis doué pour les pourparlers.
Il
aida donc Virginie à accrocher sa ceinture et lui prit la main en lui
promettant que tout allait bien se passer. Le temps que tout le monde
s’installe et que l’hôtesse donne les consignes de sécurité, lorsque l’avion
décolla enfin, Virginie dormait déjà à point fermé. Une hôtesse vint lui
apporter un oreiller et une couverture. Antoine la recouvrit avec amour et la
regarda dormir en souriant.
Ils étaient si différents l’un de
l’autre ! Antoine était calme et sérieux. Il avait mené ses études
d’avocat en planifiant tous. Et les sorties entre amis tenaient très peu de
place dans son planning. Puis il avait été embauché par un grand cabinet.
Voulant faire ses preuves, Antoine en oubliait sa vie personnelle. Heureusement,
Ethan et Nathaniel, ses meilleurs amis, l’aidaient à décrocher et à se
distraire. Un samedi soir, ils l’emmenèrent au « Blue Lagoon » pour : « t’éclater un peu. Il faut vivre mon
vieux ! » Et c’est là qu’il l’avait vu, sirotant un « Blue
Hawaïen » avec ses amis. Leurs regards s’étaient croisés, elle lui avait
sourit et dans la seconde qui suivait elle l’avait invité à danser. C’est elle
qui avait pris l’initiative de leur premier baiser et en le quittant ce soir
là, elle lui laissait dans le creux de la main son numéro de téléphone. S’il
avait été surprit par ce comportement conquérant pour une femme, il n’en avait
rien laissé paraître. Deux jours plus tard, il la contactait et lui donnait
rendez-vous dans l’un des meilleurs restaurants de la ville. C’est là qu’il
comprit le comportement de cette femme.
Virginie lui appris que ses parents
étaient morts dans un accident de voiture lorsqu’elle avait sept ans. Personne
dans la famille n’avait voulu s’occuper « de la gamine », comme ils
disaient. Alors elle avait passé du temps entre les familles d’accueil et les
« centres de détention », comme elle appelait les orphelinats, car
les gosses ne se faisaient pas de cadeau entre eux, comme les taulards.
Heureusement pour elle, sa première famille d’accueil avaient été super et elle
y était resté jusqu’à ses dix ans. C’est là qu’elle avait rencontré Madame
Richard, son enseignante de CE1 qui l’avait suivit jusqu’au CE2. Dès le premier
jour, elle l’avait retenu à la fin du cours et lui avait expliqué qu’elle
savait exactement ce qu’elle vivait, pour l’avoir vécu à l’âge de neuf ans et
que si elle avait besoin de parler à quelqu’un, elle serait toujours là pour
elle. Et elle avait tenu parole car, même à la retraite aujourd’hui, elles
étaient restées en contacte toutes les deux.
Virginie
disait que la mort précoce de ses parents lui avait appris que la vie était
courte et qu’il fallait en profiter un maximum. « Chaque minute, chaque
seconde doit être vécu intensément car nul ne sait de quoi sera fait demain. Il
faut profiter de l’instant présent. Prendre le temps de regarder ce qui se
passe autour de soi, le vol d’un papillon ou d’un oiseau, prendre le temps de
respirer une fleur et surtout prendre le temps d’écouter. Les gens ont oublié
qu’il avait des oreilles faites pour entendre autre chose que de la musique qui
braille. Il faut prendre le temps de vivre avec les autres et cela passe bien
souvent par l’écoute. » Quand à Madame Richard, elle lui avait donné le
goût des mots, des livres et des langues. C’est grâce à elle qu’elle avait
choisit d’être professeur de français, de latin et d’anglais. Mélanger tout ça
et vous obtenez Virginie, une femme pleine d’humour, de rire et de joie.
Après ce rendez-vous, ils s’étaient
revus et Antoine avait vu une tornade de vie entrer dans sa vie. Puis elle
avait emménagé chez lui, apportant avec elle Canaille, un chien, qui selon
elle, l’avait choisit dans un chenil. Il avait jappé une fois pour l’appeler et
c’était aussitôt coucher sur le dos pour lui montrer qu’il avait confiance en
elle.
- Il ne voulait pas
plutôt des gratouille sur le ventre ? lui demanda Antoine.
- Aussi ! Mais
en faisant cela, il met sa gorge à découvert.
- Ma chérie, tu n’a
quand même rien d’un vampire !
- Va savoir, et elle
se mit à le poursuivre dans toute la maison pour la plus grande joie de
Canaille qui sautait partout en leur courant après.
Cet emménagement s’était soldé par
un suçon dans le cou et des poils de chien sur son joli costume. Et tous cela
n’avait aucune importance, il aimait Virginie, alors Canaille faisait déjà
partie de la famille.
Le jour où, il l’avait présenté à ses
parents, était à marquer d’une pierre blanche. Antoine avait prit sa décision
sur un coup de tête et avait décidé de ne prévenir personne. Il s’était arrêté
chez un boulanger pour acheter une tarte aux pommes, le désert préféré de son
père. Lorsqu’il s’était garé devant la maison de ses parents, Paul, son père,
était venu aussitôt les accueillir. Visiblement, il bricolait dans le garage,
ce qui n’était pas bon signe. Il s’enfermait là bas, lorsqu’il s’était disputé
avec sa femme. En tout cas, il n’en laissa rien paraitre devant Virginie qu’il
reçu avec un sourire chaleureux. Il les fit entrer dans la maison et les
accompagna dans le salon. Le canapé faisait face à la grande bais vitrée, on
n’en voyait donc que le dossier. Et sur un des accoudoirs des bouclettes noires
dépassaient. Aussitôt Virginie se précipita :
-Oh ! L’adorable
petit caniche ! s’exclama-t-elle en approchant sa main pour gratouiller la
tête de l’adorable animal qui s’avéra être Mariette, la mère d’Antoine.
Pierre partie aussitôt d’un fou rire
incontrôlable, à telle point qu’il dû sortir dans le jardin pour essayer de se
calmer. Virginie ne savait plus comment s’excuser, Mariette, malgré les « ce
n’est pas grave, l’erreur est humaine », était au bord des larmes et
Antoine hésitait à aller rejoindre son père, tant il avait du mal à retenir le
fou rire qui montait en lui. C’est à ce moment qu’enfin calmer, Pierre entra
dans la pièce, mais dès qu’il vit sa femme et Virginie, il repartie de plus
belle à rire et sortie de la pièce aussi vite qu’il y était entré. Cette fois,
n’en pouvant plus, Antoine le suivit. Quand son père fût calmé, il lui expliqua
que la veille, il s’était disputer avec Mariette à cause de sa coiffure. Elle
avait voulu tenter un nouveau coiffeur qui l’avait complètement raté. Quand il
lui avait dit qu’elle ressemblait à un caniche, elle était montée sur ses
grands chevaux, ne voulant pas admettre que sa coupe de cheveux était une
catastrophe. Résultat des courses, il avait dormit sur le canapé et Mariette
lui faisait la tête depuis hier. Alors, voir Virginie la confondre avec
l’animal en question était vraiment trop drôle. De son coté, Mariette confiait
la même histoire à Virginie en pleurant. Celle-ci la rassura du mieux qu’elle
put. Elle lui fit valoir que ses cheveux allaient repousser très vite et
qu’elle devrait aller chez sa coiffeuse habituelle, voir si elle ne pouvait pas
réparer un peu les dégâts. Virginie n’y croyait guère, mais pour rien au monde
elle ne l’aurait avoué à Mariette. Depuis ce jour, Virginie était la bienvenue
dans sa famille. Elle, qui avait perdu la sienne, était aux petits soins avec
les parents d’Antoine.
En parlant de famille, il tâta la
poche intérieure de sa veste, vérifiant que la petite boite noire était
toujours là. Il avait tout prévu, ce
voyage romantique, une réservation dans un bon restaurant, il mettrait un genou
à terre au moment du dessert pour lui présenter la petite boite contenant une
bague. Il avait choisit un saphir, sa pierre préférée, sertie de diamant. Il
allait enfin officialiser leur vie commune.
C’est
à ce moment là de ses réflexions que l’hôtesse demanda d’accrocher les
ceintures car ils allaient atterrir. Perdu dans ses souvenirs, Antoine n’avait
pas vu passer le trajet. Dès que l’avion eut touché le tarmac, il réveilla sa
douce moitié en douceur. Dans ses mains, il tenait un verre d’eau et deux
antidouleurs, que venait de lui remettre une hôtesse en souriant. Virginie
avala le tout s’en rechigner et lui dit :
- Tu vois, j’avais
raison !
- A propos de
quoi ?
- Le whisky ! Y
a rien de mieux contre la peur. Je n’ai même pas eut besoin des Lexomyl !
J’ai rien vu du trajet.
- Tu es incorrigible,
dit-il en déposant un baiser sur ses lèvres. Viens, il est temps de descendre.
Et j’espère bien que tu ne louperas rien de notre voyage.
- J’en ai bien
l’intention ! Hawaï, nous voilà !
A leur descente de l’avion, ils
furent accueillis par un collier de fleurs, des chants au son de l’ukulélé et des danses de bienvenue, sous les
yeux émerveillés de Virginie.
Oui, il en était certain, elle était
faite pour lui.
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